Affaire Tahkout: d’anciens responsables et cadres du ministère de l’Industrie auditionnés

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Le procès en appel de l’homme d’affaires Mahieddine Tahkout, jugé avec des membres de sa famille et les deux ex-Premiers ministre, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, pour des affaires de corruption, s’est poursuivi mardi soir au niveau de la chambre pénale de la Cour d’Alger par l’audition de l’ancien ministre de l’Industrie, Youcef Yousfi et des membres de la Commission technique du ministère.

Dans ce cadre, l’accusé Yousfi a affirmé n’avoir jamais « accordé des privilèges ou des facilitations à l’opérateur Mahieddine Tahkout ». Parmi ces facilitations, l’ancien ministre de l’Industrie s’est vu reproché le fait d’avoir procédé au renouvellement des décisions techniques au profit de Tahkout  50 jours avant leur expiration. La validité des décisions est d’une seule année.

Affirmant avoir « interdit, un à deux mois durant, la prorogation de la décision technique », Yousfi a également assuré qu’il avait exigé de l’opérateur la nécessité de la présence d’un partenaire étranger pour obtenir un véhicule compétitif et exportable ».

L’audition a également concerné, lors de la même audience, Amine Terra, membre de la Commission d’évaluation technique au ministère de l’Industrie, accusé d’ »abus de confiance dans le but d’octroyer d’indus avantages à l’opérateur Tahkout ».

L’accusé a répondu que la réunion de la Commission s’est déroulée de « manière très ordinaire » et qu’il « est le seul à être interrogé à chaque fois, d’autant plus que la commission est composée de sept membres ».

L’accusé, Amine Terra a affirmé que « les décisions techniques concernant huit modèles de véhicules sont signées par le ministre et que nul n’a le droit de les signer ».

De son côté, Mustapha Abdelkrim, ancien cadre au ministère de l’Industrie, a souligné qu’il « n’est pas concerné par la réception ou l’étude des dossiers », indiquant « avoir été chargé de donner son avis et l’approbation initiale qui accepte les réserves sans apporter un visa ni signer un document aucun ».

Ce procès, débuté le 28 octobre dernier, se poursuivra mercredi matin, par l’audition d’autres anciens responsables. Le Tribunal de Sidi M’hamed avait condamné l’homme d’affaires Mahieddine Tahkout à une peine de 16 ans de prison ferme, assortie d’une amende de 8.000.000 DA.

Rachid, Hamid et Billal Tahkout ont été condamnés à une peine de 7 ans de prison ferme assortie d’une amende de 8.000.000 DA. Nacer Tahkout a été condamné, quant à lui, à 3 ans de prison et 8.000.000 DA d’amende.

Le tribunal a également ordonné le gel de tous les comptes bancaires des sociétés de Tahkout, la confiscation de leurs biens et leur exclusion de la participation aux marchés publics pour une durée de 5 ans.

Dans la même affaire, le tribunal a condamné les anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal à une peine de 10 ans de prison ferme et 500.000 DA d’amende chacun, alors que l’ancien ministre de l’Industrie, Abdeslam Bouchouareb, en état de fuite, écope d’une peine de 20 ans de prison ferme assortie d’une amende de 2.000.000 DA.

L’ancien ministre de l’Industrie Youcef Yousfi et l’ancien wali de Skikda, Faouzi Belhocine ont été condamnés à 2 ans d’emprisonnement ferme. L’ancien ministre des Travaux publics Ammar Ghoul écope, quant à lui, de 3 ans de prison ferme, tandis que l’ancien ministre des Travaux publics et des Transports Abdelghani Zaalane a été acquitté des charges retenues contre lui.Dans la même affaire, le tribunal de Sidi M’hamed avait également ordonné le versement d’un montant de 309 milliards DA à titre de dommage et intérêt. (APS)