La Formule 1 nécessite de grands sponsors

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Julien Gherbi, pilote automobile d’origine Algérienne, nous répond dans cet interview à cœur ouvert. Si la saison n’est pas encore bien claire pour lui, intégrer une écurie de Formule 1 reste pour Julien un rêve à réaliser. Il manque de sponsors mais pas de courage, de professionnalisme et de pugnacité qui feront de lui très certainement une future figure mondiale des sports mécaniques.

-Pouvez-vous vous présenter à nos internautes ?

-Je m’appelle Julien Gerbi, je suis un pilote d’origine algérienne et je suis âgé de 26 ans.

-Pouvez-vous nous raconter vos débuts dans les sports mécaniques ?

-J’ai débuté en Championnat d’Europe de Sport Prototypes en 2004, remportant dès ma première saison le titre européen dans ma catégorie. Puis je suis passé en monoplace, tout d’abord en Formule 3, avant de partir courir deux saisons aux Etats-Unis. À mon retour en Europe, j’ai continué à grimper dans les différentes catégories jusqu’à atteindre la Formule 2.
 
-Dans quel segment de sport mécanique êtes-vous inscrit actuellement ?

– Après avoir couru durant six saisons en monoplace, je suis récemment passé en Grand Tourisme. Ce sont des voitures plus lourdes et moins précises, mais qui offrent de bonnes sensations. Ce sont le plus souvent des voitures de tourisme développées pour la course et pouvant atteindre entre 400 et 600 chevaux.
 
Dans quelle compétition allons-nous vous attendre cette saison ?

– J’ai pu essayer il y a deux mois la nouvelle Ginetta G50 dans le cadre d’essais du Championnat d’Italie, et cela s’est bien passé. Alors pourquoi ne pas courir là-bas ? J’ai d’autres propositions en GT dans les championnats anglais et européen, mais également dans le nouveau Championnat du Monde d’Endurance et en WTCC. Je suis actuellement en train d’étudier tout cela afin de prendre la meilleure décision pour ma carrière.
 
-Peut-on connaitre vos ambitions pour la saison ?

– Les deux dernières saisons ont été difficiles, car le manque de budget m’a contraint à ne participer qu’à de simples essais de développement. Le but serait, dans l’idéal, de courir dans un championnat international compétitif et d’y gagner à nouveau !
 
– Figurer dans une écurie de Formule 1, est-il pour vous un objectif ?

– Bien sur ! J’ai été à plusieurs reprises en contact avec des écuries de Formule 1, notamment après mes premiers essais en Formule 2. Malheureusement, il faut des sponsors très importants pour pouvoir atteindre cet objectif, ce que je ne possède pas à l’heure actuelle. Mais je n’ai que 26 ans et, éventuellement, cela pourrait être possible dans le futur. Il me faut pour cela donner le meilleur de moi-même et continuer à montrer que je peux être performant, peu importe la catégorie dans laquelle je cours.
 
-Vous avez lancé un site internet d’investissement, pouvez-vous nous en parler ?

– Le programme www.myracedriver.com est un fond d’investissement permettant aux personnes privées de financer ma carrière, en échange de 50% de parts sur mes salaires et primes d’arrivées. Cela m’a permis de financer près de 70% de ma carrière jusqu’à présent. À l’origine, le programme ne fonctionnait que par « bouche-à-oreille », mais l’introduction sur internet a été l’étape suivante. Grâce à cela, j’ai déjà une partie de mon budget pour l’hiver
2011-2012 et le début de la saison 2012.
 
-Seriez-vous d’accord pour venir faire une course (même juste pour le spectacle) en Algérie ?

-J’en serais non seulement ravi, mais également très fier. Et mes parents aussi ! Je travaille actuellement au projet d’une démonstration en Formule 2 dans les artères principales d’une grande ville algérienne. Ce serait fantastique, non ?
 
-Quelles sont les principales qualités que doit avoir un pilote d’automobile ?

-Beaucoup de gens pensent que, pour être un bon pilote, il faut avoir une bonne pointe de vitesse et freiner le plus tard possible. Selon moi, c’est une erreur. Pour être un excellent pilote de course, il faut surtout posséder une grande capacité d’analyse : être capable de déterminer ce qui va et ce qui ne va pas sur l’auto, et aussi parvenir à comprendre les erreurs que l’on commet en piste, et comment les améliorer. C’est un travail constant, dans la voiture mais aussi en dehors.
 
-Un dernier mot ?

-Je tiens à remercier tous les fans algériens qui me suivent. Je suis très heureux de voir ce soutien, et j’essaye de répondre à la plupart des courriers que je reçois. Ils me font part d’un soutien sans faille depuis plusieurs années, et ce serait un honneur pour moi, en guise de remerciement, de représenter l’Algérie au plus haut niveau du sport automobile mondial pour la première fois de l’histoire.