Un projet de métro aérien pour désengorger Alger

2044

Le métro aérien d'Alger, qui doit relier la station Les Ateliers à proximité de Hai El Badr à Chevalley est l’une des bonnes idées pour ''faciliter la mobilité des citoyens, même si les études pour lancer ce projet ne sont pas encore entamées'', a estimé lundi le DG de l’entreprise du métro d’Alger (EMA), M. Aomar Hadbi.

« La liaison par métro aérien entre Hai El Badr et Chevalley est une bonne idée mais les études concernant ce projet n’ont pas encore démarrés », a indiqué à l’APS M. Hadbi qui ajoute que pour l’instant, c’est l’inauguration prévue le 5 juillet prochain du tronçon reliant Haï El Badr à El Harrach qui constitue l’évènement pour son entreprise.

C’est d’ailleurs en visitant ce dernier chantier en décembre 2014 que l’ancien ministre des Transports, Amar Ghoul, avait révélé l’existence d’un projet de métro aérien entre Hai El Badr et Chevalley. A l’époque c’étaient des cadres de l’entreprise Cosider qui avaient effectué une présentation intitulée « Une nouvelle ligne 3 pour le métro d’Alger » réalisée avec des constructeurs français.

L’ancien ministre et le DG de l’EMA avaient déjà admis que l’idée n’était qu’au stade de maquette, et ils avaient annoncé à la presse que des études préalables sont nécessaires avant d’entamer les travaux de réalisation de l’extension du métro d’Alger.

Si le projet venait à être lancé, la ligne pourrait être achevée en trois ans et demi et devrait desservir à partir de la station des Ateliers les lignes de Kouba, Jolie Vue, Garidi, les Sources, Saïd Hamdine, Hydra, Cité Malki, Ben Aknoun, Aïn Allah puis Chevalley. Ce tronçon est très fréquenté par les automobilistes regagnant l’ouest d’Alger.

A terme, cette ligne devrait faire jonction avec celle qui doit relier la place des Martyrs à Chevalley pour former une boucle. Pour l’instant, il n’y a que la ligne 1 du métro d’Alger, qui est exploitée avec un parcours de 8,5 km sur 10 stations entre Tafoura-Grande Poste et Haï El Badr.

Outre le désengorgement de la circulation routière, le métro aérien offre l’avantage de réduire la facture de réalisation de 30% par rapport à un métro classique, qui nécessite des travaux en sous-sol plus coûteux. Cela devrait être un avantage pour que le projet soit lancé par les autorités, estiment t-on à l’EMA.

L’idée a aussi l’avantage d’associer Cosider à un partenariat étranger avec les groupes français Alstom et VSL spécialiste des systèmes de précontrainte et haubanage, et filiale de Bouygues Construction.

Dans une présentation vidéo établie par Cosider, les concepteurs ont mis l’accent sur le design des rames devant être personnalisées selon l’architecture et les couleurs de la ville d’Alger.

Les concepteurs considèrent que le projet est « une solution clé en main qui intègre le matériel roulant, la voie, la signalisation, l’alimentation en énergie, les infrastructures de génie civil, les stations et le dépôt de maintenance ».

Parmi les arguments en faveur du projet figure le fait qu’il réduit les risques techniques et de planning, qui sont transférés au co-contractant pour réaliser ce métro aérien jusqu’à Chevalley. Cette conception permet aussi, selon les concepteurs du projet, « l’intégration des études en amont (faisabilité) dans le périmètre du projet » ce qui en fait une solution complète et rapide à mettre en oeuvre.

En matière de consommation d’énergie, l’étude indique qu’elle sera réduite  »grâce au renvoi de l’énergie non utilisée vers le réseau public ».

Si ce métro venait à sortir des cartons pour entamer « sa carrière sur les rails », les usagers pourraient en profiter grâce à sa capacité de transport de 500.000 voyageurs par jour sur une plage horaire de 17 heures (6h-23h).

Les concepteurs ont même pensé de moduler la capacité de la ligne de 15,2 km à toute heure de la journée par simple injection ou retrait automatique des trains.

Selon la fiche technique, le projet qui porte sur la réalisation de 11 stations va les desservir en 20 minutes avec un intervalle entre les trains de 90 secondes.