Industrie automobile: Finalisation des textes pour promouvoir l'activité de sous-traitance

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Les textes d'application des mesures d'incitation à l'activité de sous-traitance dans la filière de production de véhicules ont été finalisés récemment, a indiqué dimanche un haut responsable au ministère de l'Industrie et des mines.

Ces incitations, prévues essentiellement par la loi de finances 2017, vont amener les investisseurs en activité ou potentiels à opter davantage pour la sous-traitance dans le secteur mécanique, a expliqué le conseiller au cabinet de ce ministère, Mustapha Abdelkrim, sur les ondes de la Radio nationale.

En outre, les détails des taux progressifs d’intégration nationale seront fixés par un arrêté interministériel qui a également été finalisé, selon le même responsable qui a précisé que le calcul de ces taux prendrait en considération le nombre d’emplois créés par les usines de montage.

Abdelkrim a rappelé, dans ce sens, qu’en vertu du cahier des charges publié en décembre dernier, toute société de production et de montage est tenue à atteindre un taux d’intégration minimum de 15% après la troisième année d’activité et de 40% à 60% après la cinquième année.

Ce même cahier des charges exige des constructeurs des véhicules, qui seront obligatoirement partenaires dans les usines de montage, de fournir une liste des sous-traitants qui vont accompagner leurs projets en Algérie. « La liste peut nous faire gagner beaucoup de temps puisque les sous-traitants seront déjà homologués par le constructeur », a-t-il avancé.

Selon le même responsable, ces mesures visent à asseoir une « véritable industrie automobile » permettant de réduire sensiblement la facture d’importation, ajoutant que le montage de véhicule n’est jamais une fin en soi.

Concernant la facture d’importation globale des collections CKD destinées à l’industrie de montage de véhicules qui a grimpé à près de 1,6 milliard de dollars en 2017, M. Abdelkrim a estimé que cette hausse par rapport à 2016 était « normale », puisque les usines en activité commencent à monter en  cadence leurs volumes de production.

« Il faut voir le chiffre dans sa globalité: l’Algérie importait, il y a quelques années, des véhicules pour plus de 7 milliards de dollars. 

Maintenant, nous importons 1,6 milliard de dollars de pièces destinées au montage sans compter la création de la valeur ajouté », a-t-il fait valoir.

Dans ce sens, il a considéré qu’avec l’augmentation progressive des taux d’intégration, cette facture sera appelée à baisser, tout en relevant l’intérêt exprimé par  plusieurs équipementiers étrangers à venir s’installer en Algérie.

Sur ce point, il a fait savoir que plusieurs conventions de partenariat avec des équipementiers sont prévues en marge des Journées techniques sur la sous-traitance mécanique prévues les 5 et 6 mars prochain à Alger. 

Selon les chiffres avancés par M. Abdelkrim, l’Algérie compte quatre (4) usines de production de véhicules du tourisme, trois (3) autres de fabrication de camions et quatre (4) pour les engins de travaux publics et les motocycles.

« Ces usines en activité ont été validées mais elles doivent, tout de même, déposer leurs dossiers auprès des instances habilitées pour approbation, et se conformer aux dispositions du cahier des charges pour qu’elles puissent être validées définitivement », a-t-il indiqué.

La liste des sociétés agréées pour l’activité de montage de véhicules restera ainsi ouverte et peut évoluer « en fonction des besoins du marché et de la politique du gouvernement », a poursuivi M. Abdelkrim.

Concernant les prix des véhicules montés localement et jugés élevés par un grand nombre de consommateurs, il a avancé que les constructeurs s’engagent, à travers le nouveau cahier des charges, à atteindre, dès la troisième année, un prix compétitif par rapport aux prix des véhicules  importés. (APS)