Opel va opérer un nouveau virage en Algérie

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Si la marque Allemande Opel jouit d’une image respectable en Algérie, son distributeur local estime qu’elle mérite bien une place plus imposante parmi la concurrence. Réorganisation de la gamme, évolution des niveaux d’équipements, appui de la gamme utilitaire et renforcement du réseau, sont là les principaux chantiers que M. Pautasso nous relate dans cet entretien afin qu’Opel retrouve la place qui lui revient de droit.

– Auto-utilitaire.com : Opel est commercialisée en Algérie depuis déjà quelques années, quel bilan faite vous de la présence de la marque dans nos contrés ?
 
– Mr Fernand Pautasso : Opel est présente en Algérie depuis des années, la première marque a être commercialisée par le groupe Diamal. Pour le bilan, je dirai qu’il y a eu des années plus vigoureuses que d’autres, c’est une marque qui conserve une image assez forte sur son produit Européen de qualité Allemande.
 
Le marché Algérien a beaucoup bougé notamment sur les trois années écoulées. Aujourd’hui,  les Algériens connaissent Opel, mais je dirais qu’après toutes ses années de  présence on devrait être à un niveau plus haut de performance. Différentes raisons ont fait que Opel est à ce niveau, une situation qui nous pousse à faire un travail plus profond et qui a déjà commencé en fin d’année dernière, avec tout d’abord une analyse globale du marché qui affichait une forte progression notamment sur les années (2010, 2011 avec 400 000 ventes et 2012 avec 600 000 ventes), l’année 2013 a quand à elle connu un recul considérable, ce qui dénote de la réalité du marché local.
 
Il est clair que nous devrions améliorer notre performance, le bilan est bon dans le sens où l’image de la marque est plutôt positive avec des produits qui intègrent des d’équipements de sécurité nécessaires, mais nous souffrons en parallèle d’une représentativité réseau qui est moins danse que chez les autres marques, notamment dans des régions un peut plus lointaines de la capitale, ce qui pose une vraie problématique en matière d’après vente « service et pièce de rechange ».
 
– Une nouvelle aire s’annonce pour la marque en Algérie au vu des efforts qui sont déployés aujourd’hui pour son repositionnement tant mérité. Quels sont vos priorités ?
 
– Dans l’ordre, je dirais que la première priorité est de revoir nos capacités en termes de réseau et d’image de marque, créer une ambiance Opel pour le client avec des showrooms dédiés afin d’accueillir et de mieux considérer le client en appuyant cette élan avec le service qu’il faut et c’est cela qu’on est entrain de faire, je peut vous citer à titre d’exemples le showroom de Dely Ibrahim, ou celui d’Oran qui sont dédiés à 100% à Opel, et d’ici la fin de l’année, nous comptons finaliser la structure d’Annaba. Par ailleurs et pour ce qui est de nos agents, je dirais qu’ils adhérent pleinement à notre nouvelle stratégie en investissant dans l’environnement « Opel ». Cette première étape nous permet d’avoir des sites aux couleurs de la marque.
 
Nous allons par ailleurs travailler pour mettre en service un personnel qualifié, formé, maitrisant les principes et les gènes d’Opel. La partie après-vente est elle aussi dans le viseur, ce qui nous permettra d’avoir à terme et sur l’ensemble du réseau, des techniciens formés capables de répondre à la moindre interrogation du client.
 
La troisième phase du plan est celle des produits, nous sommes en grosse discussion avec les équipes marketing du constructeur pour reconstituer la gamme qu’on distribue en Algérie, et dire au final quel véhicules nous devons vendre sur le marché local, peut être ne faudrait-il pas vendre toutes les gammes, tout les modèles, toutes les finitions ou toutes les couleurs, peut être faudrait-il rétrécir un certain champs, revoir les prix….

Ce travail a été fait, on a redéfinie la gamme qui va être un peut plus resserrer avec un peut plus de finitions, on aura toujours une Corsa, Astra et une Insigna, maintenant l’évolution se fera au niveau des finitions en fonction de la mutation du marché mais surtout en fonction des prix car il faut le dire qu’on avait des tarifs relativement élevés par rapport à la concurrence. Très clairement c’est le discours qu’on avait eu avec le constructeur qui a compris que la distribution d’Opel ne pourra plus se faire avec les tarifs en vigueur car on est en dehors du marché et on ne pourra pas faire face à la concurrence.
 
On espère finaliser bientôt nos discussions avec Opel afin qu’on puisse redéfinir la gamme et introduire les modèles d’ici le troisième trimestre de l’année avec de nouveaux tarifs repositionnés beaucoup plus agressifs où on sera dans les prix du marché.

– Le marché accuse une baisse des commandes sur le premier semestre 2013 après des années de forte progression. Cette situation ne risque t-elle pas de compromettre les efforts de la marque et de retarder son développement et son redéploiement ?


 
– Ce que est sûr, c’est qu’on arrive dans un marché qui va être beaucoup plus cohérent par rapport aux besoins réels, les facteurs économiques auront aussi une incidence, l’impact qu’on aura sur Opel sera beaucoup moins fort. Je dirai qu’il peut l’être sur une marque comme Chevrolet en terme de volume, nous avons des petits volumes donc l’incidence n’aura pas lieu sur nous en terme de vente mais peut être en terme de progression, c’est le seul impact qui pourrait exister.

Le marché qui va régresser ne devrait pas nous impacter aussi fortement que Chevrolet par exemple, et on est aujourd’hui en dehors de l’application de la directive « ABS et double Airbags » qui va beaucoup perturber les marques Chinoises.
Le marché va être difficile est compliqué, il faudra trouver des idées pour séduire les clients avec des modes de communication un peut plus différents.

– Diamal / Opel a lancé en mars dernier l’Astra Sedan, un modèle d’un segment porteur. Qu’en est-il aujourd’hui ?

– Nous sommes toujours en attente d’homologation, nous avons déposé le dossier et nous avons apporté des compléments d’informations demandés par les services concernés. Après la communication lancée lors de sa présentation au dernier salon de l’automobile d’Alger, quelques commandes ont été enregistrées mais malheureusement nous n’avons pas pu les honorer, ce qui nous a poussé à appeler les clients individuellement afin de leur proposer soit d’attendre plus de temps que prévu ou carrément leur proposer un autre modèle tel que l’Astra 5 portes.
 
Je reste convaincu que l’Astra Sedan est un modèle qui a sa place sur le marché Algérien, certes pas de gros volumes mais pour nous se sera des volumes importants, une voiture qui correspond aux demandes du marché local.  Nous allons relancer la machine et reprendre nos communications dès que l’homologation sera faite.      
 
– Vous avez déjà annoncé le lancement prochain de certains modèles de la gamme utilitaires Opel, du nouveau à ce sujet?
 
– Nous avons présenté un plan à Opel en mai dernier sur trois et cinq ans dans lequel nous avons mis tout ce qui a trait aux investissements sur les showrooms séparés, la formation professionnelle, la capacité après vente, les stocks de pièces…et on leur a aussi monté un plan sur la refonte de la gamme, tout le portfolio qui a été revu « prix, équipements… », là on est sur un plan sur 3 ans pour revenir à des volumes beaucoup plus conséquents, et sur la troisième année c’est l’introduction de la gamme utilitaire (petits utilitaires, la famille Combo et la gamme des fourgons).
 
Tout est a l’étude actuellement avec des volumes prévisionnels car il faut le dire, il s’agit d’un marché qui n’est pas négligeable, rien que pour l’année dernière c’était entre 40 000 à 50 000 immatriculations, et nous pouvons facilement écouler 1500 à 2000 utilitaires par an voir même plus, compte tenu de la qualité des produits qu’on pourra présenter.
 
Aujourd’hui, nous ne commercialisons pas les véhicules utilitaires, on a insisté sur les volumes de ventes annuels susceptibles d’êtres réalisés. Le principal souci qu’a aujourd’hui Opel, c’est qu’elle  dispose uniquement de véhicules utilitaires diéselisés, et là on est heurté au problème de comptabilité du carburant. La marque ne dispose pas pour l’heure de moteur Euro 3 ou 4 et ne veut pas forcément en conserver. Le constructeur se frotte à l’équation du volume de véhicules qu’il va écouler et le coût que représentera le fait de conserver ce genre de production.
 
Le dossier de l’utilitaire n’est pas fermé et honnêtement je ne pense pas qu’on introduira de l’utilitaire en 2014, il faudra tout d’abord résoudre cette problématique de compatibilité du carburant avec les moteurs diesel. En fait, Opel est un constructeur qui a beaucoup misé sur le marché Européens et peux sur les autres parties du monde.
 
Un dernier mot
 
– Je reste confiant sur le fait qu’Opel a sa place sur le marché Algérien, avec une gamme de véhicules qui n’a rien a envié à la concurrence, que se soit des Allemandes ou des Françaises. « On a une légitimité et beaucoup de travail reste à faire».

2013 et 2014 vont être des années où on va remettre Opel à la place qui se ferra avec beaucoup d’investissements, c’est une marque qui mérite une bonne place sur le podium. En 2013, on n’a pas été au rendez-vous de se qu’on voulait faire puisque le marché a eu une tendance à la baisse, donc les investissements aussi, du coup Opel a eu un effet de ciseau, les stocks sont entrains de monté très fort donc la concurrence est entrain de brader les stocks, et comme on le sait nous sommes déjà un peut plus cher que la concurrence donc sa dé-positionne encore plus.

D’un autre coté, en est entrain de repositionner la gamme avec des modèles qui seront mieux adaptés aux demandes des clients et clairement moins chers. En parallèle et il ne faut pas l’oublié, nous avons des produits phares comme l’Opel GTC qui est certes un produits de niche mais il reste un produit d’image qui montre ce qu’Opel sait faire.