Industrie automobile : La nouvelle vision du gouvernement

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Dans une déclaration à l’APN, le ministre de l’industrie et des Mines, Ferhat Ait Ali Braham a annoncé que le secteur de l’industrie (dans le projet de loi de finances complémentaire 2020) sera visé par de nouvelles dispositions en adéquation avec la nouvelle stratégie de son département.

En effet, M.Ait Ali Braham a indiqué dans son allocution que les nouvelles dispositions seront  »en adéquation avec la stratégie du ministère de l’Industrie et des Mines, visant à asseoir un système d’investissement clair qui permet aux investisseurs désireux de produire en Algérie de travailler sans entraves afin de parvenir à un réel produit local ». Dans le détail, le ministre de l’industrie a ajouté que ses dispositions seront soutenues par des textes réglementaires qui sont prêts, et dont l’application est prévue après l’adoption du PLFC 2020.

Le ministre de l’industrie a précisé que  »les cahiers de charge relatifs aux activités de l’industrie automobile, de l’électronique, de l’électroménagers et de la sous-traitante sont prêts également et leur approbation et entrée en vigueur interviendront après l’adoption du PLFC 2020 ».

Il a aussi confirmé que la règle 51/49 imposée aux investisseurs étrangers ne sera pas reconduite mais a précisé concernant l’industrie automobile que  »l’activité de montage … relevant du nouveau cahier de charges permettra aux opérateurs étrangers de conclure des partenariats avec des opérateurs nationaux ou de lancer des investissements avec leurs propres fonds, avec la condition de réaliser un taux d’intégration nationale dès le lancement du projet ».

En attendant de relancer concrètement l’industrie automobile, le ministre de l’industrie a déclaré que le retour à l’importation des véhicules permettra d’approvisionner le marché national pendant les 24 mois prochains. Le budget alloué à ces importations ne dépassera pas 2 milliards USD.

Le ministre de l’industrie a dressé un sombre bilan du montage automobile en indiquant que  »les usines de montages actuelles n’avaient pas atteint 5% d’inclusion financière en dépit des exonérations douanières et fiscales dont elles ont bénéficié, qualifiant leur activité d’importation déguisée sans paiement des droits douaniers et fiscaux ».

Sur un autre chapitre, le ministre de l’industrie a levé le voile sur une autre supercherie engendrée par le montage automobile validée par les précédents gouvernements. En effet, la masse salariale des différentes usines automobiles s’établit à 37 millions d’euro, ce qui ne pouvait pas justifier les 2 milliards USD d’importation et le un milliard d’euro de pertes fiscales. Si le gouvernement avait versé ces salaires directement aux employés, cela aurait été plus rentable que de les justifier par une pseudo-industrie.