Industrie automobile : la relance du projet d’usine en Algérie se confirme

15

L’Algérie place la relance de l’usine Suzuki de Saïda au centre de sa nouvelle stratégie visant à reconstruire une industrie automobile véritablement intégrée.

Ce projet, devenu propriété de la holding publique Madar après sa confiscation judiciaire, bénéficie aujourd’hui d’un traitement prioritaire au sein du ministère de l’Industrie. Des négociations avancées sont en cours avec le constructeur japonais afin d’établir un cadre contractuel clair pour la reprise effective de la production.

Le ministre de l’Industrie, Yahia Bachir, souligne l’importance stratégique de cette relance, qui doit permettre de valoriser les équipements existants, de préserver les ressources de l’État et de transformer un site longtemps à l’arrêt en une unité productive performante. Les ambitions liées au projet Suzuki sont élevées : augmentation du taux d’intégration locale, développement d’une filière de pièces de rechange, transfert de technologie et création d’emplois qualifiés. L’objectif est d’aller bien au-delà du simple montage pour bâtir une véritable industrie mécanique compétitive.

En parallèle, le ministère a également engagé une procédure d’autorisation préalable pour réactiver l’usine Kia de Batna, confiée au groupe public SNS. Toutefois, cette initiative s’inscrit dans le prolongement du modèle désormais imposé par l’État : une production adossée à un réseau de sous-traitants locaux, conformément au cadre réglementaire renforcé visant à éliminer les pratiques d’assemblage superficiel.

Avec le retour annoncé de Suzuki à Saïda, l’Algérie franchit une étape déterminante vers la construction d’une filière automobile nationale solide, capable de répondre à la demande locale tout en visant à terme des ambitions régionales à l’export.