Freinage et suspension en tête des défaillances

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Il a été prouvé à maintes reprises par les spécialistes de la circulation routière que l’être humain est responsable à près de 90% des accidents de la circulation sur les routes algériennes. L’inconscience, les manœuvres dangereuses, les dépassements dangereux et le non respect du code de la route sont autant de causes qui portent préjudice à la société. Des morts des blessés et des invalides à vie sont le constat dramatique de chaque fin d’année établi par les experts en la matière. (Par M.Mohamed)

En sus du facteur humain, il est à signaler que les défaillances mécaniques et autres défauts sur les systèmes de freinage et la suspension représentent également parmi les facteurs principaux causant les télescopages routiers. Les systèmes de freinage et la suspension ont été les défaillances les plus constatées lors des contrôles techniques effectués au cours du premier trimestre 2009 sur les véhicules toutes catégories confondues, a indiqué le directeur général de l’établissement national de contrôle techniques automobile (ENACTA), M. Abdallah Ghrieb. « Les défaillances de frein à main, de signalisation et pneumatiques viennent en seconde position », a précisé M. Ghrieb dans un entretien à l’APS.

Cette tendance a été confirmée après les 655.115 contrôles techniques effectués au cours du premier trimestre 2009 sur les véhicules dont 16.677 ont été soumis à des contre-visites et 4.518 immobilisés, selon un bilan trimestriel de l’Enacta.

Les déséquilibres à l’essieu sont également cités parmi les défauts enregistrés par les stations de contrôle technique. Ces cas arrivent lorsqu’une roue freine davantage que l’autre poussant la voiture à « virer » à gauche ou à droite en cas de freinage brusque. « Ce phénomène fréquent en Algérie est à l’origine de bon nombre d’accidents dangereux du fait que le conducteur perd le contrôle du véhicule qui est déporté sur la voie de circulation inverse », a expliqué ce professionnel.

Par ailleurs, le bilan cumulé depuis le lancement du contrôle technique en Algérie en février 2003 jusqu’a fin 2008 fait ressortir 7,746 millions de véhicules visités pour 340.977 contre-visites et 178.573 immobilisations, a souligné M. Ghrieb.

Le nombre de contre-visites et des immobilisations représente 10% du parc national de véhicules estimé par l’Enacta à 5,5 millions d’unités.

« L’autre constat, ajoute M. Ghrieb, est que les véhicules neufs ou récents peuvent présenter des anomalies et peuvent être plus dangereux que les anciens ». « Le concept de la voiture ancienne dangereuse est un cliché », a-t-il ajouté. Les pièces de rechange qui ne sont pas d’origine sont l’une des principales causes des accidents en Algérie qui enregistre chaque année plus 4.000 morts et 40.000 blessés à cause de ces accidents.

D’autre part, le réseau national de contrôle technique est constitué de 302 agents agrées dont 220 sont en activité. Quinze stations sont opérationnelles dans la wilaya d’Alger. Plusieurs stations sont sur le point de s’intégrer au réseau, affirme l’Enacta.

En terme d’effectifs, 1.417 contrôleurs techniques ont été formés à ce jour dont 773 sont opérationnels. La formation est de six semaines précise l’Enacta. A ses débuts, l’opération avait suscité des réticences de la part des automobilistes mais « peu à peu, les citoyens l’ont assimilée à une opération courante et utile de contrôle, qui contribue à réduire le nombre d’accidents de la route en Algérie », a expliqué le directeur de cet établissement.