Nous allons encore investir et nous implanter là ou il y a une concentration de la population

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A la tête de Toyota Algérie depuis son installation en Algérie en 1995, M.Abdelhamid YALA est nommé premier responsable de la Zone Afrique du groupe automobile saoudien, Jameel, depuis quelques semaines.
Dans cet entretien, il affirmera que la marque japonaise est en train d’avancer à pas de géant en Afrique. En 2004, Toyota a franchi le cap de 200 000 véhicules commercialisés, et cette année 230 000 sont écoulés, ce qui représente un autre record.
Pour Toyota, l’Algérie représente le premier marché après l’Afrique du sud sur le continent Africain, selon le nouveau directeur de la zone Afrique du groupe Jameel. Ecoutons-le.

Auto-utilitaire.com : Voulez-vous nous présenter le groupe
Jameel ?
M.Yala :
Le groupe Jameel a commencé la distribution de la marque Toyota il
y a 50 ans. Aujourd’hui, ce groupe est distributeur pour l’Arabie Saoudite, où
il détient 40% du marché local (120 000 véhicules / ans). Il est également
distributeur de Daihatsu au Soudan, en Egypte et en Turquie, et de deux autres
marques Toyota et Daihatsu pour la Syrie, le Maroc, et l’Algérie.
Ce groupe détient des concessions régionales en France (Monaco), en Allemagne
(Nuremberg) et en Grande Bretagne, en plus de trois autres en chine, et deux
concessions Lexus au Japan. Le groupe Jameel regroupe 46 concessions
multimarques au Royaume-uni qui représente 80 000 véhicules par an.

Auto-utilitaire.com : Pouvez-vous nous parler de votre
désignation à la tête de la zone Afrique du groupe Jameel ?
M.Yala :
(Sourire) Je préfère vous parler de M.Nouredine Hassaime qui vient
d’être promu directeur général de Toyota Algérie. C’est un grand monsieur,
sérieux et honnête. Je voudrais bien marquer ce point, pour montrer que chez
Toyota quand les gens sont sérieux ils y arrivent. En ce qui me concerne, il n’y
a que mes chefs qui peuvent donner un avis.

Auto-utilitaire.com : Peut-on avoir un aperçue sur votre
parcours professionnel ?
M.Yala :
Après l’ouverture économique au début des années 90, j’ai rejoint
un groupe algérien ou j’ai commencé à travailler dans l’automobile. En 1995,
j’ai rejoint le groupe Jameel en tant que directeur général de Toyota Algérie (à
l’époque Jameel Algérie).
En 2003, j’ai pris les commandes de Toyota au Maroc, donc j’avais à diriger
Toyota en Algérie et au Maroc. En 2005, j’ai été promu à la tête de la zone
Afrique du groupe.

Auto-utilitaire.com : En tant que directeur général de
Toyota Algérie depuis son installation, quel regard portez-vous sur ce marché ?
M.Yala :
Le marché local de l’automobile a commencé à prendre une expansion
réelle avec le retour au calme et à la paix civile. C’est pratiquement vers
l’année 2000 qu’il a pris son envol, puis il a carrément explosé en 2004.
Historiquement, Toyota à commencer en 1995 avec un volume de 45 ventes à la fin
de l’année. Il n’y avait pas de communication, tout venez de l’étranger grâce à
la parabole. Il a fallut tout développer. On a mis l’accent sur l’après-vente et
l’investissement. C’est un effort continuel pour une prise en charge constante
du client.

Auto-utilitaire.com : Vous nous avez récemment déclaré que
les principaux bénéficiaires de la suppression des importations des véhicules de
moins de 03 ans, sont les marques qui commercialisent les véhicules d’entrée de
gamme. Pouvez-vous nous en dire davantage à ce sujet ?
M.Yala :
Les clients qui achètent les voitures d’occasion sont des gens qui
ont des revenus limités. A hauteur de 500 000 à 600 000 dinars de budget.  Pour
le même budget ils se rabattront sur les véhicules que nous qualifions de bas de
gamme ou de petite capacité.
Il y aura, certes, une répercussion de cette loi sur le marché du neuf, mais
principalement autour des voitures à petite capacité.

Auto-utilitaire.com : Comment vous appréhendez l’arrivée
des marques chinoises, que certains observateurs qualifient de menaces pour les
marques traditionnellement connues, notamment sur le segment des véhicules
utilitaires ?
M.Yala :
Nous sommes au courant des importations des marques chinoises. Le
marché a observé une baisse pour trois raisons essentielles : d’abord la CNEP,
qui  était un acteur important dans la vente des véhicules neufs, a changé de
stratégie et qui a arrêté le crédit automobile.
La clientèle de l’utilitaire est en majorité des agriculteurs.  Cette année a
été marquée par la sécheresse en Algérie. Il n’ y a qu’à comparer le prix du
mouton de l’année en cours et celle écoulée, pour comprendre que même s’il y a
eu de la neige à Alger, l’Algérie à vécue une année de sécheresse.
Le troisième point est l’effet de la suppression de l’importation des véhicules
de moins de trois ans. Entre son annonce et son application, il y a eu six mois
et les gens ont stockés beaucoup de véhicules durant cette période. Le mois de
septembre à lui seul enregistre plus 15 000 véhicules importés. C’est plus que
les ventes du marché du neuf en un mois.

Auto-utilitaire.com : Que garderons-nous de votre passage
à la tête de Toyota Algérie ?
M.YALA :
Il faut savoir que tout ce qui a été fait, a toujours été le fruit
d’un travail d’équipe. Ensuite, il faut noter que la direction du groupe Jameel
nous a suivie dans nos recommandations et le marché algérien a été pris au
sérieux par la direction du groupe, qui a mis les moyens qu’il fallait. C’est à
mon avis ce qui explique la reconnaissance de la clientèle algérienne.
Une chose est sûre, nous n’allons pas nous arrêter là en ce qui concerne notre
engagement pour l’Algérie, nous allons encore investir et nous implanter là ou
il y a une concentration de la population.
Nous avons inauguré notre succursale d’Oran, conforme au standard de celle
d’Alger. Quelques mois plus tard, ce sera le tour de celle de Blida. Nous avons
un ambitieux plan de développement qu’on réalisera dans le temps.

Auto-utilitaire.com : Y a-t-il quelque chose qui vous le
plus marqué lors de votre passage à la tête de Toyota Algérie ?
M.Yala :
ça a toujours été pour nous un challenge. Quand ont passe de 45 à
200 voitures vendues, ça nous marque. Quand on fait un bond commercial de 1000 à
3000 ventes ça nous marque aussi.
Nous avons eu de la chance d’avoir les moyens de développer notre entreprise.
C’est une grande satisfaction. Mais ce qui fait ma plus grande satisfaction,
c’est quand je constate le niveau que nous avons atteint actuellement, par
rapport à nos premiers bureaux en 1995.

Auto-utilitaire.com : Un dernier mot ?
M.YALA :
Je voudrais juste ajouter que la direction Afrique du groupe
automobile Jameel sera basée à Alger.